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Le redoux est annoncé alors une dernière photo de Bielle sous la neige prise avant hier. Elle a déjà bien fondu depuis.

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C’est un vrai hiver auquel nous avons droit cette année. Ne montez pas trop le chauffage, EDF a du mal à fournir et la Russie va nous couper le gaz…

Allez plutôt faire un tour dehors! Si vous préférez rester au chaud, voici quelques photos de ce que vous manquez 😉

Stalactites de glace

Stalactites de glace

Les lions de la fontaine en ont le souffle coupé

Les lions de la fontaine en ont le souffle coupé

La place du Poundet

La place du Poundet

Les Arrious et l'Arriu-Mage

Les Arrious et l’Arriu-Mage

Un palmier au frais

Un palmier au frais

Le château

Le château

La cascade

La cascade

La fontaine du bas

La fontaine du bas

Et il parait qu’il va encore neiger cette nuit!

Bien joué Rico et Carine !
Vous aviez deviné que la carte postale dont j’ai demandé la date approximative était un trucage. En effet, j’ai profité du tournage du téléfilm sur Aristide De Sousa Mendes dans les années 1940 pour prendre cette photo :

C’était trop tentant, n’est-ce pas ? J’en ai quand même piégé deux… Non, je ne donnerai pas de noms!
En tout cas merci à tous d’avoir participé.

J’espérais prendre plein de photos pendant le tournage mais je suis arrivé “après la guerre”. Quand je suis arrivé à Bielle, je n’ai pu voir que des techniciens qui rangeaient le matériel 🙁

Dommage, ça devait être très intéressant…

Heureusement que Véronique de Bilhères a été plus efficace que moi, il faut dire qu’elle était vraiment sur place. Donc si vous voulez voir des photos et des vidéos du tournage de ce téléfilm à Bilhères, suivez ces liens :

Infos complémentaires :

Les fêtes de Bielle sont terminées. A l’instar des autres villages de la vallée, la fréquentation continue de baisser. Mais l’essentiel est sauf : il a fait beau pour le défilé!

Je vous en propose quelques images choisies ainsi qu’un lien vers l’intégralité des photos en bas de page.

Quelques edelweiss ?

Quelques edelweiss ?

Il faut accorder le tambourin avant le départ

Il faut accorder le tambourin avant le départ

C'est parti !

C’est parti !

Le pain. La future boulangère ?

Le pain. La future boulangère ?

Les sonnailles

Les sonnailles

La quenouille

La quenouille

L'eau. Les herrades

L’eau. Les herrades

Le linge

Le linge

Après le défilé, la messe

Après le défilé, la messe

Dépôt de gerbe au monument aux morts

Dépôt de gerbe au monument aux morts

Les danses

Les danses

A suivre : quelques images de la course à la montagne.

Nous vous convions à une promenade à travers notre village, et nous vous invitons à faire une halte en des points dignes d’intérêt.
Classés de 1 à 25 sur le plan ci-joint, nous vous conseillons d’en suivre la chronologie pour une meilleure approche dans la connaissance du bourg.

English translation here.

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1. Situation du village

Nous sommes en partie plate d’une auge glaciaire. Le glacier d’Ossau avait une épaisseur de 300 à 500 mètres au niveau de Bielle. Les crêtes que l’on aperçoit à l’ouest, au dessus de Bilhères, sont des moraines (dépôts glacières). Le village est partagé en deux par l’Arriu-Mage (le plus grand ruisseau). Tout au long de celui-ci, vous remarquerez des ponts, des abreuvoirs, des fontaines, des lavoirs. Autrefois, une dizaine de moulins bordaient ces rives. L’autre axe important autour duquel s’organise le village, est la route : aujourd’hui nationale, hier impériale, et bien avant, chemin du pèlerinage de St Jacques de COMPOSTELLE.

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2. Les matériaux employés

Autour de vous, remarquez les murs bâtis, à l’aide des galets et de pierres ramassées dans l’environnement. Seuls les encadrements des portes et des fenêtres sont en pierres taillées, souvent de marbre (non poli). Les charpentes ont été fabriquées avec le bois des forêts communales. L’administration forestière tolérait cet approvisionnement pour des constructions ou des réparations. La couverture est presque toujours d’ardoises. Il existait des ardoisières dans presque tous les villages, et ce n’est qu’autour des années 1870 que l’on fit venir des ardoises de la région lourdaise.

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3. La porte, lieu symbolique

Cette bâtisse, ancienne poste-mairie et maintenant habitation à caractère social, possède une porte d’entrée en arc bombé, où la clef de voûte est en marbre sculpté. L’artisan exprime un vœu de prospérité-fécondité, qui se lit comme suit : au bas de la pierre, un demi-cercle représente la terre. Au-dessus, des rameaux végétaux indiquent la fécondité et la prospérité de cette terre. Le sculpteur émet le vœu qu’en passant sous cette représentation symbolique, les familles qui vivent là soient prospères et fécondes. A plusieurs reprises dans le village, on trouvera le même thème, toujours sur la porte, lieu de passage symbolique fort.

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4. Thème religieux

On croit en Dieu et on l’exprime sur les maisons. Sur la clef de voûte de cette porte, en anse de panier, un serpent entrelacé de trois barres verticales représentant un chrisme : «IHS» (IESUS, HOMINUM SALVATOR) soit «Jésus sauveur des hommes». Dans les villages voisins de Béost et de Louvie-soubiron, des phrases telles que «Dieu bénisse cette maison» expriment la foi des habitants.

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5. Maison Sarrailh

Maison Sarrailh

Maison Sarrailh

C’est encore le thème religieux qui orne les deux ouvertures principales. Les pierres en saillies sur la façade servaient à tenir un auvent. Les encadrements de fenêtres à meneaux ne sont pas toujours originaires de la maison, certains, avec anges portant blason ou phylactère, ont été récupérés sur un édifice antérieur.

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6. L’ancienne coop

Un cartouche est à rattacher au thème des bâtisseurs. Daté de 1773, on y voit une équerre sur la gauche et un niveau de maçon à droite. Une quille surmontée d’une couronne, représente le Roi Salomon, l’un des trois fondateurs du compagnonnage. Des tailleurs de pierres se déplaçaient pour se perfectionner dans leur métier. A cette époque, le compagnonnage monopolisait la taille de la pierre. On retrouve les marques du passage obligés par cette organisation sur les sculptures des clefs de voûte, des linteaux et des cartouches des façades des maisons ossaloises.

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6bis. La petite tête

Au-dessus du cartouche, une tête caractérise une maison de cagots. Pour les uns, les cagots étaient des anciens lépreux (faux), d’après les autres ils étaient les descendants d’envahisseurs wisigoths, ostrogoths, d’où le nom de cagot « chien de goths ». Exclus du culte et des bourgs, ils purent regagner les églises grâce à une bulle papale et vivre dans les villages, dans des quartiers qui leurs étaient assignés comme en vallée d’Aspe. Ils étaient interdits de linteau en pierres et ils avaient obligation, à Jurançon, par exemple, d’apposer une petite figurine d’homme en pierre sur la porte de la maison. C’est ce signe infamant que l’on retrouve ici comme sur une dizaine de maisons de la vallée.

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7. Maison Salle

Cette maison est typique du 16ème siècle. Une seule porte cochère par où entrent les habitants, les bêtes et le matériel. Pas de fenêtre au rez-de-chaussée, qui n’est qu’une remise. On vit au premier étage. La date 1538 est la plus ancienne repérée dans la vallée. Le banc, autrefois de pierre, tout au long de la façade, était un lieu important de la vie communautaire.

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8. Maison Correste

Dans le cartouche, entre porte et fenêtre, une phrase en béarnais dit ceci : «mon maître et mon honneur sont toujours les mêmes». La date de 1520 ne correspond pas à celle de la gravure. Elle a été réalisée en 1840 et marquée de la devise familiale, trouvée sur un parchemin daté du début du 16ème siècle. La famille Correste était citée à Bielle en 1385, elle s’y trouve toujours. Quelle fidélité au village !

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9. Maison Arrascles

Maison du 16ème où le cœur et la virgule, jouent un rôle de protection pour le bétail. Ces signes se retrouvent sur les colliers de vaches et de brebis.

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10. Maison Gavin

Une seule pierre a été gardée, elle est à caractère religieux (IHS)

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11. Maison Poeymédou

Comparées à l’ensemble, classique, des fenêtres de cette rue, deux parmi celles que comptent cette maison sont particulières. Celle avec l’angelot et l’homme accroupi montrant son sexe, trouve la récupération et le réemploi des fenêtres appartenant à un bâtiment religieux. L’église d’Assouste en est un exemple caractéristique, elle possède son porche, un modillon avec une femme montrant son sexe (idem à Jouers en vallée d’Aspe).

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12. Bielle, étymologie

C’est à cet emplacement qu’au siècle dernier furent trouvées des mosaïques révélant la présence d’une « villa » romaine. C’était le logement du pro-prêteur chargé d’administré le « pagus » (le quartier) d’Ossau.

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13. Le Ségrari

En haut des escaliers, une petite pièce de 3m x 3m est chargée d’histoire : c’était le siège de la Jurade, l’assemblée des jurats (anciens maires et adjoints) des communautés ossaloises. Au nombre de trois pour chacune des communautés de Laruns, Bielle et Sainte-Colome, et deux pour les autres à l’exception de Geteu et Assouste qui, n’ayant que quatre feux (maisons), n’avaient qu’un seul représentant. Ils se réunissaient régulièrement ici et régissaient la vie valléenne : administration pastorale, sanitaire, levée de l’impôt, etc. Les documents étaient enfermés dans un coffre à trois serrures. Les clefs étaient gardées par trois jurats, l’un de Laruns, un autre de Bielle et un de Sainte-Colome. On comprend donc que si, dès l’époque romaine, Bielle était capitale d’Ossau, ce rôle s’est perpétué à travers les siècles.

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14. L’église

L’église Saint Vivien date des 15 et 16ème siècles. Sous le porche, le portail est orné de deux écussons comportant soleil pour l’un, emblèmes de Foix, de Navarre et du Béarn pour l’autre. Plus bas, des animaux sans tête : deux ours ou un ours et une vache que l’on retrouve sur les armes de la vallée. A l’intérieur, les colonnes de marbre du chœur sont les seuls vestiges de la «villa» romaine . Convoitées par Henri IV, les biellois lui avaient répondu «Nos vies et nos biens sont à vous, Sire ; mais les colonnes sont à dieu ! Arrangez-vous avec lui !». Elles sont toujours à Bielle.

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15. L’abbaye

Seuls les anciens du village se rappellent avoir vu les fondations de l’ancienne abbaye au sud de l’église. Achevée en 1520, elle fut incendiée par les troupes protestantes de Montgomerry en 1569 et certainement rasée au moment de la révolution de 1789. Ce sont quelques unes des pierres ouvragées de cet édifice que l’on retrouve maintenant éparses ou assemblées sur les maisons de Bielle.

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16. Maison Larrieu

Caractéristique de l’évolution de l’habitat spécialement au cours du siècle dernier. A la porte cochère par où continue à entrer le bétail et le matériel, vient s’ajouter une porte destinée aux habitants qui accèdent directement à l’étage d’habitation.

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17. Maison Puyaucalle

La pierre en dessous de la fenêtre est un ancien chapiteau de l’abbaye. Observer le cavalier, la tête d’homme, les animaux dont un lièvre et des oiseaux.

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18. La tour Trescazes

Il subsiste encore la base de la tour Trescazes, élément d’un système défensif qui servait de tour de gué. De village en village, ces tours permettaient d’annoncer et de se prémunir d’éventuels envahisseurs.

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19. Maison Labadiolle

Exemple typique de pierres récupérées, elles étaient même employées pour le mur de clôture. Sur le côté de la maison, sous un petit toit, une proéminence sphérique indique un four : il fut un temps où chaque famille cuisait son pain à la maison.

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20. Maison Passimourt

Evolution supplémentaire de l’habitat à la fin du siècle dernier. Dorénavant, surtout en périphérie du village, on séparera le corps d’habitation de la partie ayant une fonction agricole. Souvent une petite cour est fermée d’un portail.

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21. Le lavoir

Un lavoir assez récent puisque les cartes postales du début du siècle ne le montrent pas. A gauche on lavait le linge, à droite on le rinçait, la barre permettait de l’essorer. Le séchage s’effectuait le plus souvent en l’étendant à plat sur l’herbe.

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22. Maison Nouzeret

L’emploi du latin pour orner un cartouche est plus fréquent que le béarnais sur les maisons ossaloises. Cette phrase n’est pas de conception ossaloise. Nous avons même retrouvé la même en Savoie sur un balcon. Il est important de faire un inventaire de toutes décorations qui existent en France (au moins), de manière à percevoir la diffusion de la culture à travers les siècles et l’ensemble des provinces.

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23. Maison Larrouy

Très bonne illustration de ce que fut le travail des meuniers. Les assemblages de virgules tourbillonnantes sont à associer à un symbole solaire quasi universel.

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24. Maison Latrille

Cette maison a abrité les vacances d’un personnage célèbre, prix Nobel de littérature en 1960 : Saint-John Perse ; Vents ; Amers ; Chronique ; Oiseaux ; Honneur.

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25. Le château

C’est le château que Jean-Joseph de LABORDE (1724-1794) fit construire pour étaler sa réussite. Né à JACA (ARAGON) d’un père marchand de BIELLE, ses compétences commerciales et financières- il avança jusqu’à 14 millions de francs par an à la Compagnie des Indes – fit que le gouvernement s’assura de son soutien à partir de 1759. Il devint banquier à la cour, et avait pour privilège exclusif de pourvoir en or et argent les hôtels des Monnaies pour le frappe des espèces. Fermier général, il fut titré marquis en 1785 pour services rendus au crédit de l’Etat. Homme de confiance de Marie-Antoinette, il mourut le 18 avril 1794, lui aussi sur l’échafaud. Sa descendance a laissé des hommes célèbres dans l’histoire de France. Un de ses petits-fils fut le fondateur des Archives Nationales. Le dernier descendant mâle fut l’amiral qui, le 26 novembre 1942, ordonna le sabordage de la flotte à TOULON.

Le plan ci-dessous indique chaque point :

Plan de Bielle

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Vous désirez visiter d’autres villages, en savoir savoir davantage sur les inscriptions et décorations de l’habitat rural ossalois, contactez Jean-Pierre DUGENE